Apparition...

... du 1er août dernier:
Le gros insecte noir et blanc n'arrive pas à escalader les bords humides de la vieille cuvette émaillée.
 On l'a aidé et il s'éloigne,
croise un autre être que l'on connaît.
Juste sous le pin, il était pourtant aussi chez lui,
le hanneton foulon.

(Avant-dernière mise à jour)

Adieu pelouse

C'était l'été dernier.
À la sortie d'un film sur les abeilles, que je n'avais pas trouvé génial mais qui montrait quand même des images inquiétantes, je considère la pelouse, que je tonds de moins en moins souvent et de plus en plus haut. Le trèfle est fleuri et je vois qu'elles sont là au travail. Je repense à B. me disant que dépenser de l'énergie pour couper de l'herbe est stupide : ni économique ni écologique. Je pense au coin du jardin que j'entretiens moins et qui me cause parfois de bonnes surprises. C'est décidé : je ne vais plus la tondre. Très vite, je comprends que je dois dire : Je ne fais plus de pelouse. Bizarre en effet de parler d'une chose que l'on crée comme si elle avait eu d'abord une existence propre. Même création de nos prédécesseurs, tout laisse à penser que notre jardin avait d'abord été, comme ceux alentour, un jardin potager. Mais en refaire un n'était pas ma prétention.
Les premiers sentiments ont été de nature opposée. Tout d'abord un grand soulagement : ça m'énervait quand même, de devoir tondre la pelouse. Tout d'un coup je pouvais regarder le jardin d'un autre œil. Me demander si je devais y faire quelque chose et quoi. Le regarder était devenu nouveau.
L'année précédente j'avais déjà laissé pousser un mètre carré d'une herbe plus fine que l'autre, pour voir. J'ai donc attendu, non sans une certaine crainte. Non pas celle qu'on m'a suggéré, à savoir : Que vont dire les voisins ? , mais celle des plantes elles-mêmes. Qu'allaient-elles faire ? N'allaient-elles pas trop profiter de cette liberté nouvelle, grandir et se multiplier jusqu'à nous dépasser?
Les jours et les semaines ont passé sans qu'aucune jungle ne se forme. L'herbe est restée de l'herbe. Je me suis mis à sarcler les plates-bandes comme je faisais auparavant, étonné même d'avoir plus de temps pour m'y consacrer. J'ai continué à mettre certaines 'mauvaises herbes' dans le compost et à en confier d'autres au ramassage municipal, mais lorsqu'il s'est arrêté à l'automne, j'ai eu envie d'imiter M. et en ai fait un tas au dessus du sol, sans entourage d'aucune sorte. Encore pour voir ce que ça va donner.
Très vite j'ai été sûr de ne plus vouloir voir la tondeuse et l'ai donnée à mes amis récupérateurs. J'ai aimé la place laissée libre dans le garage. Sans travailler davantage, j'ai pu nettoyer toutes les bordures à fleurs et arbustes avant l'hiver, couper et entasser des branches. Certes pour rester un peu maître, mais aussi je l'avoue pour que le jardin reste beau : si ce n'est pas aux yeux des conformistes du moins à ceux des esprits moins étroits et à ceux des gens qui aiment les plantes de toutes sortes. Et en cette période où le printemps s'annonce, je crois que c'est la première fois que tulipes et jonquilles seront ainsi mises en valeur. Jusqu'à cette année, je m'occupais d'abord de feu la pelouse.
L'an dernier j' y avais déjà bêché deux carrés : un pour les plants de tomate qu'I. m'avait donnés et un à la place du soi-disant composteur plastique dont je me suis débarrassé. Je vais sans doute en créer un troisième. Mais c'est surtout l'évolution future de la surface herbeuse qui excite ma curiosité.

Post-Scriptum - au premier jour de l'automne 2015 : 
Je n'ai pas compris tout de suite compris pourquoi ma dernière facture d'électricité avait très sensiblement baissé. Moins d'eau chaude? moins de télé ou de lumière artificielle? Ça m'a semblé curieux jusqu'à ce que je pense aux heures passées à tondre avec mon engin... électrique. Mais si vous abandonnez votre tondeuse à explosion vous économiserez aussi.
Et pendant que j'y suis, dernière surprise du jardin. L'an dernier I. m'avait donné à repiquer des plants de tomate qu'elle avait obtenu par semis. Ils avaient bien repris mais n'ont rien donné de mangeable, tous atteints du mildiou, jusqu'au dernier qui à pourri en place avec ses fruits gâtés. Là la force du vivant : j'y ai découvert cette année un paquet de sept plants provenant à n'en pas douter de la dernière tomate tombée. Séparés et repiqués ils ont tous bien poussé et commencé à donner des fruits. C'était hier la 2ème fois que je les taillais un peu et leur ajoutais des tuteurs plus grands. Les grappes sont maintenant nombreuses.
Pour être honnête, je dois dire que j'ai a nouveau remarqué 1 tache de mildiou sur 1 rejet. Même s'il finit par gagner le reste, étant donné les semaines de fortes pluies qu'on a eues, le progrès est indéniable. Ne pas oublier de sauvegarder des graines.