Reportage

Le vieil homme dans le vent tourne le dos, tourne le dos offre le front comme si, comme si le vent allait sinon le décoiffer, déranger ses cheveux blancs lavés il y a peu. On peut voir ça et le penser mais même si cela ne l’arrange en rien, ce n’est en fait qu’une prise de position purement conjoncturelle, qu’un arrangement mesquin avec la réalité, mesquin au point qu’il en a honte : il tourne la tête pour ne pas voir, pour ne pas donner prises aux manigances foraines. Peur et douleur intrinsèquement mêlées, engoncé une fois encore dans l’armure héroïque qui l’avait déjà si souvent brisé, il ravale comme un antépénultième désir et dans la rue clairsemée de tristes majorettes ont hâte d’en finir avec le froid qu’il fait.

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