Trompe-l’œil prosaïque

Le début du poème le déconsidérait d’emblée : "travaux de façade". Pas étonnant que le ravaleur fatigué n’en soit pas venu à bout, il fallait tout reprendre, ou tout rendre à la nuit.
Le matin un sculpteur , et en lieu et place du visage à retaper la table rase d'un bloc de pierre inerte et muet, vierge autant que Marie : depuis quand dit-on qu’il contient déjà la forme, que l’artiste la libère de l’emprise minérale ?
Piquer, tailler, y aller du burin, les éclats censés s’arrêter aux contours préexistants, comment sonder la dureté du bloc sinon les yeux fermés, oreilles tendues vers l’invisible, oreilles prêtes à rendre au lisible la beauté emprisonnée, un jeu d’enfant.
Mieux encore : le faiseur n’y étant pour rien, simple instrument de l'entité qui commande à tout, il ne lui est demandé que de s’abandonner à ce savoir et à cette force, que d’être outil humain agi et animé.
On voit d’ici l’histoire littéraire les mythologies polythéistes monothéistes animistes les théories psychanalytiques les cortèges et les manifestations les possessions les processions les processus les protocoles les kyrielles les kyrie eleison.
Chanter le la le vrai le juste.

Le sourcier réveillé a simplement buté dessus, et disjoint le caillou qui bondait la langue mais la voir ainsi débouler fait peur, quelque chose comme la mort pourrait bien arriver, et quelqu’un perdre au change.
Des papillons volettent dans les jardins rendus et les acteurs s’esquivent.

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